Si vous mangez du céleri (non-bio) aujourd'hui, vous pourriez ingérer 67 résidus de pesticides par la même occasion, selon la célèbre organisation environnementale américaine à but non lucratif "The Environmental Working Group" (EWG).
Cette organisation revendique utiliser le pouvoir d'information publique pour protéger la santé publique et l'environnement. Ses listes des "douze truands" et des "quinze bons" sont très attendues chaque année. Ces listes donnent un classement des 12 aliments qui contiennent le plus de résidus de pesticides, ainsi que celui des 15 qui en contiennent le moins, par année.
L'EWG scrute plus de 100 000 rapports sur les pesticides dans les denrées alimentaires pour effectuer ces classements (sur 48 aliments les plus populaires au total). Tous ces rapports sont émis par le Département de l'Agriculture des États-Unis (le ministère) et l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA).
> Liste des 12 aliments qui contiennent le PLUS de résidus de pesticides
Selon l'EWG, choisir d'acheter certains aliments bio peut réduire significativement (entre 80% et 90% en moins) votre exposition à ces reliquats. L'organisation a fourni une liste de fruits et légumes dont il est recommandé d'éviter puisqu'ils contiennent des quantités élevées de résidus de pesticides.
Chaque fruit et légume de cette douzaine contient entre 47 et 67 produits antiparasitaires par portion. Les spécialistes pensent qu'ils font partie des plus sensibles aux substances chimiques parce qu'ils possèdent une peau douce, qui a tendance à absorber davantage. Découvrez par la même occasion 6 manières de détoxifier votre corps,
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Voici la liste des douze aliments contenant le plus de résidus de pesticides (classement selon la teneur toxique des substances chimiques, par ordre décroissant donc de celui qui en contient le plus à celui qui en contient le moins) :
- Pommes : elles caracolent en tête de ce classement des aliments les plus pollués, année après année. Plus de 40 pesticides différents sont détectés par l'EWG sur les pommes en moyenne, parce que les micro-champignons et les insectes menaçants incitent les agriculteurs à pulvériser divers produits chimiques sur leurs vergers.
Sans surprise, les résidus de pesticides sont également trouvés dans les jus de pommes et dans la compote de pommes. Du coup, cela vaut vraiment le coup d'acheter des pommes bio. Si vous ne trouvez pas la version biologique, essayez des alternatives plus sûres comme la pastèque, les bananes, les mandarines.
Certains experts recommandent d'éplucher ce fruit pour réduire l'exposition aux restes chimiques, mais soyez conscients que vous supprimez également beaucoup des nutriments bénéfiques présents dans ce fruit.
- Fraises : elles font toujours partie de cette liste, notamment parce que les éléments fongiques poussent les agriculteurs à pulvériser, et les résidus de pesticides restent sur les fraises vendues au marché.
Presque 60 produits antiparasitaires différents sont trouvés dans ces baies, bien que moins soient trouvés dans les fraises congelées. Si vous ne trouvez pas la version bio de cette baie, cherchez des alternatives plus sûres comme le kiwi ou les ananas.
- Raisins : un autre participant régulier à cette liste, les raisins importés peuvent présenter plus de 30 pesticides sur eux. Les raisins secs en renferment également beaucoup. Vous vous poserez des questions maintenant avant de boire du vin (non-bio), n'est-ce pas ?
- Céleri : c'est un autre aliment présent de façon pérenne dans la liste des "douze truands". L'EWG a trouvé au moins 60 produits anti-parasites différents sur ce légume.
Si vous ne trouvez pas du céleri bio, cherchez des alternatives plus sûres avec un côté croquant similaire comme le brocoli, les radis, les oignons. Le bok choy frais est également une autre option.
- Pêches : issues d'un arbre fruitier qui fait toujours partie de cette liste des "mauvais élèves de la classe", plus de 60 pesticides se trouvent sur les pêches (surtout quand elles sont emballées en portions individuelles, beaucoup moins quand elles ont été mises en conserve).
Des alternatives moins dangereuses comprennent la pastèque, les mandarines, les oranges et les pamplemousses.
- Epinards : ils mènent dans la catégorie des légumes à feuilles vertes, avec près de 50 produits servant à déparasiter différents (la version congelée en contient presque autant, mais la version en conserve en contient moins).
- Poivrons (de toutes les couleurs) : c'est un autre habitué de cette liste. Presque 50 pesticides différents ont été détectés sur les poivrons par le Département de l'Agriculture des États-Unis.
- Nectarines (importées) : celles qui sont vendues dans le pays après avoir l'objet d'une importation se trouvent parmi les fruits les plus hautement contaminés. Les nectarines domestiques se révèlent moins chargées en résidus de pesticides, mais malgré tout, la moyenne est 33 produits antiparasitaires (tous types confondus).
Si vous n'arrivez pas à trouver des nectarines bio, essayez les ananas, les papayes ou les mangues.
- Concombres : chargés d'au moins 35 pesticides différents, qui restent sur leur peau quand vient le moment de faire de la salade. Peler la peau de ce légume peut réduire vos risques d'ingérer une partie de ces matières chimiques.
- Pommes de terre : c'est l'un des aliments les plus plébiscités en cuisine dans les pays occidentaux, et malheureusement l'un des plus chargés en pesticides (35 dans les tests du Département de l'Agriculture des États-Unis). Les patates douces offrent une alternative délicieuse avec moins de substances chimiques.
- Tomates cerise : les tomates ont mauvaise presse ces dernières années notamment à cause des coûts environnementaux, humains et culinaires élevés. Les tomates cerise n'arrangeront pas leur réputation.
Le problème est qu'il n'y a pas vraiment de substitut à une bonne tomate fraîche. Si vous ne pouvez pas la faire pousser dans un jardin, achetez la version bio.
- Piments : ils ferment cette liste peu reluisante. Bien que certaines épices peuvent se rapprocher de leur niveau piquant, il n'y a pas d'autre remplaçant à un piment rempli de pesticides à part un piment bio.
Remarque : cette liste est basée sur les tests de pesticides réalisés après que le produit ait été lavé par un système d'eau sous pression à haute puissance validé par le Département de l'Agriculture des États-Unis. Les chiffres de 47 à 67 reflètent donc ce qui est le plus proche de ce que les consommateurs achètent au magasin.
L'EWG suggère de limiter la consommation de pesticides en achetant la version biologique des 12 fruits et légumes ci-dessus. Selon l'organisation, vous pouvez réduire votre exposition à ces substances chimiques de jusqu'à 80% en les achetant bio (mais soyez conscients que la culture biologique ne peut pas faire de miracles).
Bien entendu, l'exposition aux produits chimiques n'est pas une raison suffisante pour éviter de manger tout à coup les fruits et légumes. En effet,
les bienfaits d'une alimentation riche en fruits et légumes surpassent largement les risques d'une exposition à ces élements chimiques (donc
manger les fruits et légumes cultivés de manière traditionnelle est toujours mieux que de ne pas en manger du tout). Vous pouvez donc privilégier les 15 aliments suivants pour réduire une telle exposition au maximum.
> Liste des 15 aliments qui ont le MOINS de résidus de pesticides
Heureusement, pas tous les fruits et légumes cultivés de manière traditionnelle présentent une teneur élevée en pesticides. Certains produits possèdent une couche externe épaisse, qui constitue une défense contre la contamination de pesticides.
Voici les fruits et légumes qui contiennent très peu voire aucun pesticide (classement selon la teneur toxique des substances chimiques, par ordre croissant donc de celui qui en contient le moins à celui qui en contient le plus). Vous pouvez les acheter même s'ils n'étaient pas du bio :
- Maïs doux : il peut exiger beaucoup d'engrais pour croître, mais vous avez très peu de risques de vous retrouver avec des pesticides sur les grains de maïs doux.
Il n'y a rien de semblable à du maïs frais en épi provenant de la ferme et vendu dans le marché local à la fin de l'été. Achetez-le frais et local, et faites-le bouillir le jour de l'achat pour obtenir les meilleurs goûts.
- Oignons : ils ne voient pas beaucoup de menaces d'insectes, notamment grâce à une bonne protection naturelle, ce qui veut dire moins de pulvérisations de produits antiparasitaires dessus.
Cherchez des oignons qui sont fermes, qui présentent une odeur "typiquement d'oignon" pas trop envahissante, et qui ne montrent aucun signe visible de dommage ou de zones molles. Conservez-les dans un endroit sec et pas trop chaud, ou dans le réfrigérateur.
- Ananas : vous ne mangerez pas la peau dure de l'ananas, qui le protège des résidus de pesticides. Comme pour tous vos produits frais, rincez ce fruit avant de le découper.
Bien que vous serez très tentés de le faire, ne choisissez pas un ananas qui présente une forte odeur sucrée, car cela signifie que le fruit est trop mûr et a même commencé à fermenter.
Comme pour les autres fruits, évitez de choisir un ananas pourvu de zones molles, et dont l'écorce est endommagée. Conservez-le dans le bac à légumes du frigidaire.
- Avocats : ce fruit possède une peau épaisse, qui le protège de l'accumulation de pesticides. Choisissez-le pas encore mûr et ferme à la pression, il mûrira de belle manière sur votre comptoir de cuisine en quelques jours. Stockez-le à température ambiante.
Bien que vous allez manger seulement la chair de l'avocat, c'est toujours une bonne idée de le rincer avant de le trancher.
- Choux : ils gardent très peu de substances chimiques sur eux parce qu'ils ne nécessitent pas beaucoup de pulvérisations de pesticides pour les cultiver. Ils offrent aussi beaucoup de beta-carotène, c'est un super-aliment.
Cherchez des têtes de chou dont les feuilles sont fermes, et veillez à ce que la tête soit lourde et ferme pour son type. Pour la plupart des variétés de chou, vous devriez vous assurer que les feuilles externes soient brillantes et croquantes. Le chou de Milan est l'exception à cette règle, puisqu'il forme une tête souple, et ses feuilles sont ridées naturellement.
Vous devriez éviter les feuilles qui montrent des signes de jaunissement. Le bok choy devrait avoir des feuilles profondément vertes, avec des tiges de couleur blanche éclatant. Jetez les feuilles externes d'un chou avant de cuisiner. Vous pouvez laver et essorer les feuilles de chou comme si vous prépariez des salades vertes. Stockez-les dans le bac à légumes du frigo.
- Pois de senteur : si vous ne les cultivez pas dans votre jardin, alors cherchez des cosses de petits pois verts dans votre marché local.
- Papayes : les résidus de pesticides restent sur la peau de ce fruit, mais n'y entrent que très peu, mais veillez à bien laver avant de les trancher.
Les couleurs des papayes vont généralement du jaune au vert. Cherchez celles qui sont légèrement molles et dépourvues de contusions, et qui ne soient pas flétries.
Si elles ne sont pas entièrement mûres, vous pouvez les mettre dans un sac de papier avec d'autres fruits non mûrs (kiwis, pêches, poires, etc.). Une fois qu'elles sont mûres, stockez-les dans le bac à légumes du frigidaire.
- Mangues : la chair de la mangue fraîche est protégée des produits antiparasitaires par sa peau épaisse. Toutefois, il est conseillé de les rincer sous l'eau avant de la découper.
En fonction de la variété de mangue, optez pour celles qui ont une couleur vive comme le rouge, jaune ou orange. Il doit y avoir une odeur "fruitée" distinctive. S'il n'y a pas d'arômes de fruits mûrs, évitez.
Les mangues doivent être légèrement fermes, mais céder au toucher d'une certaine manière. Plus la mangue est molle, plus elle sera sucrée (habituellement). Si la mangue est trop molle en revanche, il y a une bonne chance pour qu'elle soit pourrie à l'intérieur. Conservez ce fruit dans le bac à légumes du frigo.
- Asperges : ils doivent affronter moins de menaces d'insectes ou de maladies fongiques, alors moins de pesticides sont nécessaires.
Pour bien choisir vos asperges, cherchez des tiges avec des pointes compactes de couleur vert vif ou violacée. Prévoyez 500 grammes par personne, et pour une cuisson plus uniforme, sélectionnez des tiges d'une épaisseur similaire. Stockez-les dans le bac à légumes du réfrigérateur et rincez-les bien avant de les cuisiner (même quand vous allez les faire bouillir).
- Aubergines : leur peau épaisse les rend moins susceptibles d'être contaminées par les corps chimiques.
Cherchez des aubergines fermes et brillantes pour savoir si elles sont mûres et intactes. Parce qu'elles poussent à des tailles différentes, choisissez une taille qui soit proportionnelle au plat que vous préparez.
- Kiwis : la peau de ce fruit l'abrite des produits servant à déparasiter. Rincez-le avant de couper.
Sachez que votre nez joue une part importante quand il faut choisir des fruits frais. Flairez des kiwis qui sentent bon. Ils devraient être dodus et céder à la pression comme s'il s'agissait d'une poire mûre.
Restez loin de ceux qui incluent des zones humides sur leur surface, ou qui comportent des contusions. Si seuls les kiwis non mûrs restent disponibles, il suffit de les ramener chez vous et de les placer dans un sac de papier à température ambiante avec d'autres fruits qui ont besoin de davantage de temps pour mûrir (comme les bananes ou les poires). Stockez-les dans le bac à légumes du frigidaire.
- Pamplemousses : une bonne pamplemousse n'est pas obligatoirement parfaite en couleurs. La décoloration ou les égratignures peuvent affecter l'apparence de cet agrume, mais pas son goût ni la qualité de sa texture.
Choisissez-les fermes, mais légèrement élastiques quand une légère pression est appliquée. Le fruit doit être lourd pour sa taille puisque cela indique habituellement que sa peau est fine et donc qu'il possède une concentration plus élevée en chair juteuse. Celles qui ont la peau trop rugueuse ou ridée ont généralement une peau trop épaisse et devraient être évitées.
- Cantaloups : le principe reste d'en sélectionner un qui soit mûr, ce qui est parfois difficile parce qu'ils sont souvent récoltés pas encore mûrs. Les agriculteurs le font pour s'assurer qu'ils puissent passer l'épreuve des livraisons sans être endommagés.
Pour choisir un cantaloup mûr, tapez dessus, et écoutez le son généré. Si le son est terne et profond, c'est une bonne indication d'un mûrissement adéquat. Si le son est élevé et creux, votre fruit n'est probablement pas mûr.
Vous pouvez aussi ramasser un cantaloup et sentir son poids. S'il paraît plus rempli et lourd que vous ne le pensiez, alors c'est une bonne chose car cela signifie un mûrissage correct.
- Patates douces : choisissez celles qui sont fermes, et qui ne montrent pas de fissures, de contusions ou de parties molles. Évitez celles qui sont conservées dans la section réfrigérée des rayons "fruits et légumes" des supermarchés puisqu'une température froide altère négativement leur goût.
Les patates douces devraient être stockées dans un endroit frais, sombre et bien ventilé, où elles pourront être stockées au frais jusqu'à 10 jours. Il faudrait éviter de les conserver dans le réfrigérateur.
- Champignons : cherchez ceux qui sont fermes, dodus, propres et de couleur brune. Ceux qui sont froissés ou qui ont des tâches gluantes humides doivent être évités.
Si votre recette demande des bouchons seulement, choisissez des champignons qui ont des tiges courtes pour éviter le gaspillage. Les champignons de Paris (le plus cultivé en champignonnière au monde), frais ou séchés, sont disponibles toute l'année.
> Définitions
1) Pesticide
C'est un mélange de substances chimiques utilisées pour exterminer ou prévenir les insectes et les plantes nuisibles (parasites et mauvaises herbes) d'affecter les cultures.
Ce terme s'applique à divers pesticides comme les insecticides, les fongicides (détruisant les champignons), les herbicides, les nématicides (détruisant les nématodes, qui sont des vers ronds libres ou parasites).
Les applications de produits antiparasitaires sur les futures récoltes et animaux peuvent laisser des déchets chimiques à l'intérieur ou à l'extérieur des aliments quand ils sont vendus, et les experts considèrent que ces dérivés possèdent une importance toxicologique.
Selon le Département de l'Agriculture des États-Unis, 45% des cultures dans le monde sont perdus à cause des dégâts ou autres détériorations, alors de nombreux agriculteurs comptent sur les produits chimiques pour déparasiter.
2) Résidus de pesticides
Résidu signifie "ce qui reste". Il s'agit donc des pesticides qui peuvent rester sur ou dans les aliments une fois qu'ils ont été pulvérisés sur les cultures vivrières.
Les seuils de tolérance de ces restants chimiques dans les aliments (les "Limites Maximales en Résidus") sont souvent fixés par les organismes de réglementation dans de nombreux pays (
qui peuvent mettre en place des plans de contrôle stricts, tel est le cas de la France). Il s'agit de fixer la quantité de pesticide pouvant être utilisée avec une certitude raisonnable qu'il n'y a pas de danger pour la santé.
L'exposition de la population à ces reliquats chimiques survient le plus souvent par la consommation des produits alimentaires traités aux pesticides, ou qui ont été en contact étroit avec les zones traitées avec ces produits chimiques (comme les fermes ou les pelouses autour des maisons).
Beaucoup de ces résidus chimiques, surtout les dérivés de pesticides chlorés, produisent une bioaccumulation qui pourrait s'accumuler à des niveaux nocifs dans l'organisme ainsi que dans l'environnement.
Les produits chimiques persistants peuvent être agrandis à travers la chaîne alimentaire, et ont été détectés dans des produits allant des viandes, volailles et poissons aux huiles végétales, noix et divers fruits et légumes.
> Dangers
L'exposition aux pesticides peut produire deux types distincts d'effets négatifs pour la santé : aigus (à court terme), et chroniques (à long terme).
La gravité des risques pour la santé induits par ces matériaux chimiques est déterminée par les facteurs suivants : la dose, la voie de l'exposition, la vulnérabilité génétique de l'individu exposé, l'âge et l'état de santé général lors du moment de l'exposition, les facteurs environnementaux et les consommations avec d'autres produits chimiques (introduits dans le corps à travers d'autres facteurs).
1) Les effets aigus (à court terme)
Certains effets sanitaires d'une exposition aux pesticides peuvent survenir immédiatement après l'exposition. Les symptômes possibles d'une réaction immédiate du corps à ces substances chimiques sont :
- Yeux : larmoiements, irritations, conjonctivites,
- Peau : éruptions cutanées, cloques, brûlures, transpirations excessives, dermatites de contact, jaunisses,
- Système nerveux : migraines, vertiges, troubles de l'humeur, dépressions, stupeurs, contractions musculaires, manques de coordination, convulsions, paralysie, pertes de conscience, coma,
- Système respiratoire : maux de gorge, rhinorrhée, toux, oedème pulmonaire, difficulté à respirer, insuffisance respiratoire,
- Système cardiovasculaire : arythmies cardiaques,
- Système digestif : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales.
L'empoisonnement aiguë peut se produire dans diverses situations, en consommant des aliments contenant des résidus de pesticides, y compris l'ingestion accidentelle dans la maison, le jardin, la ferme ou la forêt.
2) Les effets chroniques (à long terme)
Les symptômes possibles d'une longue exposition aux pesticides sont :
- Risque accru de développer un cancer,
- Affections neurologiques (maladie de Parkinson par exemple),
- Effets négatifs sur le développement (éventuellement sur la gestion du poids corporel),
- Effets nuisibles sur la reproduction,
- Dommages causés aux organes,
- Intrusion dans le système de l'hormone humaine.
De nombreux pesticides font leur travail d'exterminer les parasites en perturbant le système nerveux. En raison des similitudes dans la biochimie cérébrale chez les nombreux organismes pourtant différents, il y a beaucoup de spéculation sur le fait que ces substances chimiques peuvent produire un impact négatif sur les humains également.
Il existe aussi des études qui montrent des corrélations positives entre l'exposition aux pesticides dans un cadre professionnel (qui a tendance à être plus élevée que celle ingérée par la population générale à travers l'alimentation) et l'apparition de certains cancers.
Bien que la majorité de la population générale puisse ne pas être exposée à de grandes quantités de pesticides, de nombreux résidus de ces substances chimiques ont tendance à être lipophiles et peuvent faire l'objet d'une bioaccumulation dans l'organisme. Des inquiétudes ont été soulevées sur le rôle possible d'une exposition à faible dosage mais continuelle à ces substances dans l'apparition de certains cancers.
D'un autre côté, l'utilité des pesticides pour combattre des vecteurs de maladies qui propagent des problèmes de santé à des millions d'enfants et adultes chaque année n'est plus à démontrer. Ces matières chimiques sont employés dans de nombreux pays en voie de développement pour prévenir la propagation du paludisme, de la leishmaniose, la dengue et l'encéphalite japonaise, qui sont des maladies représentant un énorme fardeau économique sur la société.
> De petites quantités de pesticides peuvent-elles vous nuire ?
Les gouvernements disent tous que consommer les pesticides en petites quantités ne vous nuit pas. Les experts des ministères de la santé des pays industriels disent qu'il ne faut pas trop s'inquiéter des restes chimiques dans ou sur les aliments. Selon eux, ces restes se dégradent avec le temps, du coup les produits alimentaires n'en possèdent plus qu'une quantité minuscule quand vousles consommez.
Pour abonder dans ce sens, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié en février 2013 un rapport sur les résidus de pesticides dans les aliments. Selon ce rapport, l'exposition aux résidus de pesticides dans ou sur les aliments est sans risque dans 99,6% des cas (et cela même si vous mangiez beaucoup de l'aliment qui contenait le plus de pesticide). C'est une statistique valide pour la France.
Pourtant, quelques études montrent un lien entre les pesticides et des problèmes de santé comme le cancer,
le déficit de l'attention (hyperactivité) et des troubles du système nerveux. Elles suggèrent aussi qu'une exposition à ces substances chimiques peut affaiblir le système immunitaire.
L'EWG reconnaît qu'aucune étude menée sur une assez longue période n'existe pour leur apporter des données fiables, mais avertit les consommateurs des dangers potentiels.
Les pesticides sont conçus pour tuer des organismes. Pour l'EWG, il est inutile d'attendre 20 ans pour découvrir qu'ils sont mauvais pour la santé humaine.
Certains médecins avertissent que les cerveaux en croissance des enfants sont les plus vulnérables aux pesticides dans les aliments. Le cerveau d'un enfant traverse un développement extraordinaire, et si les pesticides rentrent dans le cerveau, ils peuvent causer bien des dommages.
Et les différentes associations françaises antipesticides ne manqueront de souligner que 65% des fruits et 39% des légumes en moyenne restent contaminés par les résidus de pesticides en Europe.
> Est-ce que nous pouvons faire partir les pesticides en nettoyant bien les aliments ?
Pas nécessairement. Les tests de pesticides mentionnés ci-dessus ont été effectués après que la nourriture ait été nettoyé de manière puissante et avec beaucoup de précautions.
Aussi, bien que certains pesticides se trouvent sur la surface des aliments, d'autres éléments chimiques peuvent être absorbées par les racines jusque dans la plante (qui les transmet à ses fruits ou légumes), et ne peuvent pas être enlevées.
En fait, le nettoyage ne fait pas grande chose. Selon les données analysées par l'EWG, après lavage, 67% des fruits et légumes testés portaient encore des reliquats de pesticides.
Eplucher peut aider un peu plus, bien que vous devez prendre en compte que les pesticides se trouvent dans l'eau, donc qu'ils peuvent se trouver à l'intérieur du fruit ou du légume à cause du sol (c'est l'absorption dont nous parlions dans le paragraphe précédent).
Tous les fruits et légumes frais, qu'ils aient été cultivés avec ou sans pesticides, devraient être lavés avec de l'eau pour enlever la saleté et les bactéries potentiellement nocives. Et les experts de l'EWG sont d'accord pour dire que quand vous souhaitez manger l'un des 12 aliments les plus chargés en résidus de pesticides, il convient d'acheter bio.
Dans la mesure du possible, l'EWG conseille aux parents d'acheter bio pour tous les aliments, parce que selon l'organisation il y a beaucoup d'études qui montrent que les gens qui mangent essentiellement bio réduisent de 95% la quantité de pesticides contenues dans leur corps (en tout cas de ceux qui sont chimiques issus d'une synthèse artificielle, car la culture bio utilise aussi des insecticides/fongicides/herbicides mais naturels).
> Bio contre non-bio
Même si cetains aliments issus d'une culture biologique contiennent significativement moins de pesticides que ceux qui sont produits en mode "non-bio", ils contiennent malgré tout certaines quantités de résidus qui sont persistants dans l'environnement (le sol, l'eau, l'air).
Certes, les méthodes de l'agriculture biologique interdit l'utilisation de nombreux pesticides. Toutefois, certains produits chimiques pourraient persister dans le sol, et atteindre les récoltes bios via les dérives de pesticides issus des fermes voisines, ou contaminer des aliments pendant leur transport vers le consommateur.
Diverses études ont également trouvé que les produits alimentaires bio présentent généalement un niveau plus élevé de fer, de magnésium, de vitamine C, de phosphore et d'éléments phytochimiques antioxydants.
En plus de choisir d'acheter bio, il existe certaines mesures qui peuvent être prises pour minimiser l'exposition aux résidus de pesticides nocifs : bien laver les légumes pour enlever une partie des restes chimiques, éplucher les fruits et légumes qui sont connus pour contenir beaucoup de déchets chimiques, faire pousser vos propres plantes ou élever des animaux vous-même (si vous avez de l'espace dans votre jardin).
> Impact sur le développement neurologique infantile
Les enfants sont les plus vulnérables à l'intoxication due aux résidus de pesticides car ils n'ont pas encore développé des anticorps à certaines toxicités, surtout pendant les périodes critiques de leur développement.
Les nourrissons et les enfants consomment de plus grandes quantités de nourritures et d'eau par rapport à leur poids corporel. Ils englobent aussi une plus grande surface de peau étant donné leur volume, et contiennent une barrière hémato-céphalique plus perméable. Ils s'engagent dans des comportements comme ramper et mettre des objets dans leur bouche. Tout cela peuvent contribuer à augmenter le risque d'exposition aux résidus de pesticides à travers les voies alimentaires ou environnementales.
Les neurotoxines et autres produits chimiques qui proviennent de pesticides posent la plus grande menace pour le développement du cerveau humain et de son système nerveux. La présence de métabolites de pesticides dans des échantillons d'urine est impliquée dans des affections comme le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), l'autisme, les problèmes comportementaux et émotionnels, des retards dans le développement.
Il y a un manque de preuve d'une relation de cause à effet directe
entre une exposition longue et à faible dose aux résidus de pesticides et des maladies neurologiques, en partie parce que les fabricants ne sont pas toujours légalement obligés d'examiner les menaces potentielles à long terme.
> Un peu d'histoire
A partir de l'après-Seconde Guerre mondiale, les pesticides chimiques sont devenus la forme la plus importante de lutte antiparasitaire.
Il y a deux catégories de pesticides : ceux de la première génération et ceux de la seconde génération.
Ceux de la 1ère génération étaient utilisés avant 1940. Ils étaient à base de composés tels que l'arsenic, le mercure et le plomb. Ces métaux lourds ont rapidement été abandonnés parce qu'ils étaient hautement toxiques et peu efficaces.
Les pesticides de 2nde génération étaient fabriqués à partir des composés organiques de synthèse. L'usage croissant de ce type de substances chimiques s'accélérait à partir de la fin des années 1940, après la découverte de la DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane, un insecticide organochloré puissant) par Paul Müller en 1939.
Les effets des pesticides comme l'aldrine, la dieldrine, l'endrine, le chlordane, le parathion, le captane et le 2,4-D (acide 2,4-dichlorophénoxyacétique) étaient également découverts vers cette époque. Ces pesticides étaient largement utilisés à cause de leur grande capacité à combattre ou prévenir les parasites.
Cependant, en 1946, les gens commencèrent à résister à l'utilisation généralisée des pesticides, particulièrement à la DDT, car ils portent atteinte aux plantes et aux animaux non ciblés (par dommage collatéral).
Les gens prenaient de plus en plus conscience des problèmes liés aux restes de ces corps chimiques, ainsi qu'à leurs risques pour la santé en général. En 1962, Rachel Louise Carson (une zoologiste et biologiste très réputée aux Etats-Unis) publia le livre "Printemps silencieux" pour dénoncer le risque de la DDT et la manière dont elle menace la biodiversité.
La DDT ainsi que d'autres pesticides furent interdits peu de temps après la publication du livre, et la célèbre Agence américaine de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency ou EPA) fût créée en 1970 dans l'élan de protestation soulevé par ce livre.
> Pour en savoir plus
Vous pouvez découvrir le classement complet des
48 fruits et légumes analysés par l'EWG en cliquant ici (page écrite en anglais).
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A propos de l'auteur : Sandra Maribaux
Directrice de la publication et rédactrice
Titulaire d'un MBA, Sandra Maribaux est passionnée de nutrition, diététique et fitness. Depuis 2005, elle a lu plus de 3000 ouvrages spécialisés et études scientifiques en rapport avec ces domaines. Elle rédige des articles dans ces thématiques pour RegimesMaigrir.com et d'autres sites depuis 2007. Elle a publié plus de 2000 articles, couvrant une grande variété de sujets relatifs à l'alimentation saine, à l'amincissement, à la pratique sportive.