Comment Bruno Gonzalez a perdu 166 kg en 16 mois ?

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 17/03/2014
Relu par le comité de rédaction

Cet homme a perdu cent soixante-six kilogrammes en seize mois. Il témoigne de l'une des plus grandes pertes de poids connues en France.

Bonjour aux lecteurs de RegimesMaigrir.com

> Présentation

Je m'appelle Bruno-Marie Gonzalez, j'ai 49 ans et j'habite dans le centre-ville de Cazères-sur-Garonne (dans la Haute-Garonne, en région Midi-Pyrénées). Enfin, j'y habitais puisque depuis octobre 2012, je vis au sein de la clinique du Château de Vernhes (à Bondigoux, au Nord de Toulouse) afin de perdre du poids dans des conditions optimales.

Je suis ancien chef d'entreprise. Mais ce n'est pas uniquement à cause des repas d'affaire que j'ai grossi jusqu'à atteindre 320 kilogrammes en septembre 2012.

Je ne sais pas comment expliquer totalement ma prise de poids. C'est la conséquence de plusieurs choses : mes parents obèses, une séparation douloureuse, le changement de vie survenu à la naissance de Gauthier mon fils qui a maintenant 20 ans, l'abus de sodas, les restaurant avec mon boulot (tous les jours). Au bout d'un moment, j'étais tombé dans un cercle vicieux : je bougeais de moins en moins SANS réduire l'apport journalier en calories (alors que j'aurais dû le faire).


> Mon déclic

Je ne sais pas si on peut vraiment parler de déclic "net et brutal". Il a plutôt été lent. En effet, une fois arrivé à 320 kg, je ne me suis pas vraiment vu grossir. Je pense que je ne voulais pas voir la vérité en fait.

Mais quand mon fils a commencé à devenir une personne indispensable à ma survie, je n'ai pas accepté cette dépendance. De plus, je ne me levais plus. Pendant 2 ans, de 2010 à 2012, je ne suis pas sorti de ma chambre, j'y vivais reclus.

Les fortes chaleurs de l'été 2012 avaient dégradé mon état de santé. Je ne dormais plus que 30 minutes par nuit (et assis avec ça !) à cause de cette dégradation sanitaire. Je n'en pouvais plus avec mes souffrances insoutenables. Je pleurais parfois tout seul parce que mon ventre faisait très mal à mes jambes (les écrasant).

Un maçon détruit les murs et cloisons pour dégager la voie de sortie
J'ai appris plus tard que j'étais en train de décéder à petit feu (mon médecin me disait que j'avais 50% de risque de décéder si ma santé continuait à empirer), je ne suis pas passé très loin d'une triste fin. Si je suis encore là, je le dois à plusieurs personnes qui m'ont aidé le jour de ma sortie de chez moi, notamment :
  • Le maçon réquisitionné par la mairie pour détruire une partie de la façade du deuxième étage de mon immeuble, ainsi que les cloisons dans mon appartement. La démolition de la façade était indispensable pour pouvoir donner l'accès à mon appartement. En effet, je ne pouvais pas passer par l'escalier, et la fenêtre de mon T2 était trop petite.
  • Les pompiers et le SAMU qui ont pris en charge la sortie de mon appartement par une nacelle le 25 septembre 2012, puis le transport et les soins vers l'hôpital Larrey de Toulouse pour que mon obésité morbide puisse être soignée dans un premier temps (ma respiration était tombée à 43%).


Bruno-Marie pose avec l'équipe des soignants de la clinique du Château de Vernhes
> Qu'ai-je fait pour perdre du poids ?

Je suis encore en plein parcours, je n'étais pas capable de faire quoi que ce soit en dehors de mon lit à mon arrivée à la clinique du Château de Vernhes (à Bondigoux au Nord de Toulouse, en Haute-Garonne). Mais ma prise en charge par un personnel très compétent et concerné m'a sauvé la vie.

Mes journées se passent ainsi dans cette clinique :
  • Toilette : huit infirmières étaient nécessaires pendant 5 heures au début (pour pouvoir me bouger dans le lit notamment), puis avec trois ou quatre infirmières à partir de Noël 2012 en seulement 20 à 30 minutes. Quelques mois après, j'ai pu prendre ma première douche seul.
  • Séance de kiné avec le kinésithérapeute qui s'occupe du bas de mon corps (c'était dur au début mais maintenant c'est plus simple). Moi qui ne faisais jamais de sport de ma vie, j'y ai pris goût et adore à chaque fois que le kiné vient.
  • Un enseignant en APA (activités physiques adaptées) qui m'a fait faire du sport sans violence pour les articulations. Ce professeur a également musclé le haut de mon corps petit à petit, avec beaucoup de patience.
  • J'adoptais une alimentation équilibrée et faisais des sports adapté à chaque étape de mon parcours. Je suivais aussi des ateliers de nutrition avec des diététiciens.
  • Des médecins supervisaient ma perte de poids bien entendu.
  • En outre, j'ai appris que la partie psychologique est très importante. Donc je suis suivi par un psychologue et un psychiatre qui m'aident à prendre conscience de ce que je mange, de ce que je dois faire pour garder la forme physique, etc. J'ai également bénéficié des services d'un art-thérapeute (méthode qui emploie le potentiel d'expression artistique et de créativité d'un patient à des fins psychothérapeutiques ou de développement personnel).

Bruno pose ici avec le docteur Frédéric Sanguignol qui est directeur de la clinique
Quand j'étais entré dans la clinique, mon ventre écrasait mes jambes, empêchait du coup la circulation et provoquait des douleurs atroces. Le personnel a utilisé un lève-malade pour me soulager de cette masse très importante (ce montage soulevait uniquement l'abdomen).

Je profite de l'occasion pour remercier l'ensemble des soignants ainsi que le docteur Comet et le docteur Frédéric Sanguignol (directeur de la clinique, en veste noir sur la photo ci-contre), qui ont tout fait pour que je puisse réussir dans mon parcours, et mis à ma disposition tout ce qu'il faut pour m'aider à réussir. Je suis vraiment bien entouré par cette équipe formidable.


> Quelle est l'évolution de ma perte de poids ?

Je pesais un peu plus de 320 kilos fin septembre 2012, date de l'intervention des pompiers et de la SAMU (racontée plus haut).

Ils m'ont emmené d'abord à l'hôpital Larrey de Toulouse pour les premiers soins. Ensuite, je suis entré à la clinique du Château de Vernhes à la mi-octobre. Le docteur Sanguignol m'a rencontré et il y a alors un changement net. J'ai trouvé quelqu'un qui sait m'écouter, et j'ai beaucoup apprécié cette qualité.

Deux mois et demi plus tard (fin décembre 2012), j'avais déjà perdu 90 kilos ! Mon nouveau poids est de 230 kg. Le personnel de la clinique trouvait mes progrès impressionnants. Je pense pouvoir l'expliquer par leur implication dans la mission de me faire renaître, mais aussi par ma motivation sans faille. J'étais au pied du mur. C'était maigrir ou mourir ! Je n'avais plus d'autre choix que de me motiver à gagner le combat contre l'obésité.

J'avais peur de ne pas savoir où aller, que ça ne marche pas, et finalement je ne faisais rien. Si je savais que je pouvais faire ce que j'ai appris dans la clinique, je n'aurais pas atteint les 320 kg. J'ai notamment appris une belle leçon diététique : il faut manger pour mincir. En effet, je prends 4 ou 5 repas par jour maintenant, et je perds du poids !

En septembre 2013, j'ai perdu 162 kg. Mon nouveau poids est de 158 kg. Je reprends de plus en plus goût à la vie. Je rigole plus souvent, maintenant que je suis libéré de mon lit. A Noël 2012, j'avais certes perdu 90 kg mais je ne pouvais pas encore marcher. Là, l'équipe de la clinique et ma motivation m'ont permis de faire d'immenses progrès. Je peux désormais aller à la cantine en marchant. J'ai d'autant plus envie d'y aller que le chef est très bon et les menus bien variés

En janvier 2014, je pèse 154 kg. J'ai perdu 4 kilos de plus depuis 09/2013 mais ce n'est pas le plus important (même si cela fait une perte de 166 kg quand même). L'essentiel est que je puisse réaliser progressivement de petits objectifs intermédiaires. Je veux marcher de plus en plus vite, faire de l'exercice comme tout le monde, et mener une vie "normale" de nouveau. La perte de poids survenue dans ce havre de paix qu'est la clinique du château de Vernhes m'a permis de retrouver des envies et de fixer des priorités que je n'avais plus.

Je continue de perdre du poids actuellement dans la même clinique.

Bruno-Marie Gonzalez a réussi à perdre 166 kilogrammes en 16 mois et voici son Avant Après


> Quelques reportages vidéos


1) Découvrez ci-dessous mon intervention sur France 3 Midi-Pyrénées, pour parler de mon combat contre l'obésité :




2) Et regardez ci-dessous un reportage de M6 sur mon parcours :




3) Si vous voulez mieux connaître la fantastique clinique du Château de Vernhes (à Bondigoux, au Nord de Toulouse), regardez cette présentation :



4) Voici une vidéo qui raconte ma rééducation et mon retour progressif à l'activité physique avec Huber Motion Lab :



> Exemple de menu utilisé pendant mon rééquilibrage

  • Petit déjeuner : chocolat au lait, tranche de pain, 1 carré de beurre, 1 jus d'orange, 1 portion de fromage.

  • 10h00 : 1 fruit, 2 biscottes.

  • Déjeuner : 1 bouillon clair, 1 crudité, poisson ou viande, 1 féculent, 1 légume ou 1 salade verte, 1 laitage ou 1 fromage, 1 fruit ou 1 compote.

  • 16h00 : 1 compote ou un yaourt, 2 biscottes, 1 boisson chaude (café, thé, infusion).

  • Dîner : 1 bouillon clair, 1 crudité, poisson ou viande, 1 féculent, 1 légume ou 1 salade verte, 1 laitage ou 1 fromage, 1 fruit ou 1 compote.


> Mes astuces minceur

Je n'ai pas vraiment d'astuces minceur, il suffit de respecter le principe de rééquilibrage alimentaire (qui est décrit de manière détaillée ici). Bien entendu, on peut faire un petit écart par semaine si cela est fait avec plaisir.

Si vous mangez sainement et faites du sport, vous allez stabiliser votre poids sans souci après avoir perdu.


> Comment ai-je trouvé de la motivation et du soutien ?

J'ai de la chance car je suis dans un centre spécialisé depuis 18 mois où 80% des patients sont des personnes obèses. Donc il n'y a pas de regards avec jugements négatifs, et il y a des équipes très concernées par la lutte contre l'obésité.


> Mise à jour 11/09/2014

6 mois après la publication de cet article, j'ai perdu 34 autres kilos. Ma perte de poids totalise à 200 kilos en 2 ans. Je pesais 320 kg en septembre 2012. Je pèse 120 kg en septembre 2014.

Je précise que j'ai perdu ces deux cents kilos en tout sans recourir à une opération anti-obésité. Je compte perdre encore 25 à 30 kilogrammes.

Vous trouverez des centaines de commentaires sur ce total de -200 kg en cliquant ici.

Bruno Gonzalez aura perdu 200 kg en 2 ans sans opération bariatrique


> Conclusion

Il faut savoir que la perte de poids est un long chemin et qu'il ne faut pas vouloir avoir tout, tout de suite sinon on risque de reprendre ses kilos. Il faut le vouloir pour le pouvoir. Sans une profonde motivation, il n'est pas possible d'avoir un parcours qui tient dans le temps.

Il ne faut pas hésiter à consulter des spécialistes, endocrinologues, diététiciens, psychologues, médecins du sport, etc. Vous pouvez consulter aussi votre médecin traitant à condition qu'il soit compétent en obésité.

J'espère avoir montré la voie par le biais de ce témoignage à au moins une personne. J'étais très pudique, j'hésitais à me faire soigner, je craignais l'inconnu. Et je ne regrette pas d'avoir appelé à l'aide le 25 septembre 2012 car maintenant je sais que c'est possible quand on est bien encadré. Je veux aider les gens qui sont dans une situation similaire à la mienne en leur faisant profiter de mon expérience.

Donc, si quelqu'un est en obésité morbide et souhaite discuter avec moi de son problème de poids, qu'il me contacte car je serai disponible pour expliquer ce qu'il convient de faire pour traiter cette maladie, pour revoir la lumière au bout du tunnel et pour reprendre goût à la vie.

Vous pouvez me contacter sur facebook. Voici la page FB de mon blog.


A bientôt,

Bruno-Marie


Remarque :
D'autres personnes ont également témoigné de leur succès contre une surcharge pondérale, cliquez ici pour découvrir leurs histoires.


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Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
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