Il suffit d'une ficelle pour savoir si vous avez des kilos en trop au ventre en 10 s. Voici pourquoi des experts conseillent cette méthode plutôt que l'IMC.
Le surpoids signifie une surcharge pondérale, voire une obésité (quand le surpoids est très important). L'obésité est un terme utilisé pour décrire une personne qui est très en surpoids et qui a une masse de graisse très importante dans son corps.
Les experts estiment qu'en Europe, environ un adulte sur deux est en surpoids, un adulte sur six est obèse. L'obésité est une maladie grave, car elle peut entraîner un certain nombre de problèmes de santé sérieux et potentiellement menaçants pour la vie (comme le diabète de type 2, l'hypertension artérielle, les maladies cardiaques).
La plupart du temps, si vous êtes honnête avec vous-même, ce n'est pas si difficile à repérer si vous êtes en surpoids ou obèse. Un regard méticuleux et réaliste dans le miroir fera l'affaire. Cependant, que votre surcharge pondérale vous expose aux risques de développer des maladies ou non est plus difficile à diagnostiquer sans aide professionnelle.
Traditionnellement, le surpoids ou l'obésité d'une personne peut être mesurée en calculant son Indice de Masse Corporelle (IMC). Pour obtenir votre IMC, il faut diviser votre poids (en kilogrammes) par votre taille (en mètre), puis diviser la réponse par votre taille (en mètre) à nouveau.
Un IMC compris entre 18,5 et 24,9 est normal. S'il est inférieur à 18,5 la personne est considérée comme souffrant d'une insuffisance pondérale (elle est maigre voire trop maigre). Entre 25 à 29,9 cela voudrait dire que la personne est en surpoids. Un IMC de 30 ou plus signifie que la personne est obèse.
L'IMC n'est pas une méthode foncièrement mauvaise pour savoir si vous avez des kilos en trop et connaître le degré de gravité de cette surcharge pondérale (allant du surpoids léger à l'obésité morbide). Cependant, l'IMC n'est pas applicable aux personnes très âgées, femmes enceintes, personnes gravement malades, sportifs, personnes géantes ou naines, personnes amputées. En effet, cet indice ne prend pas en compte la proportion de masse musculaire ni de masse osseuse.
C'est pour remédier aux défauts de l'IMC que les experts en surpoids et obésité ont conçu une façon très simple afin de déterminer si vous stockez trop de graisse autour de votre ventre (ce qui signifie généralement que vous êtes en surpoids ou obèse), en utilisant un morceau de ficelle (une corde mince constituée de plusieurs brins) ou un fil de lin.
Voici la méthode :
Première étape : couper un morceau de ficelle à la longueur de votre taille (hauteur, mesurée de votre talon au sommet de votre tête). Par exemple, si vous mesurez 1 mètre 80, coupez une ficelle de longueur égale à 180 cm.
Seconde étape : plier le morceau de ficelle en deux et l'enrouler autour de votre ventre (à mi-chemin entre votre os de la hanche et votre côte la plus basse). Si les deux extrémités de la ficelle ont du mal à se toucher (donc si vous n'arrivez pas à joindre les deux bouts de la petite corde), votre niveau de graisse viscérale est trop élevé.
En résumé, pour réussir le test de la ficelle, il faut simplement que votre tour de taille ne dépasse pas la moitié de votre taille (hauteur).
Cette méthode permet de savoir rapidement si on est en surpoids, en 10 secondes à peine, sans recourir à une calculatrice (ce qui n'est pas le cas avec la technique de l'IMC) !
La graisse ventrale n'est pas seulement quelque chose constatée chez les gens en surpoids ou obèses. En effet, même ceux qui sont considérés comme ayant un poids normal (de par leur IMC) peuvent avoir une bedaine trop grasse.
Une étude récente a révélé l'impact négatif de la graisse viscérale sur votre cœur, peu importe votre niveau de surpoids (léger, moyen, élevé).
C'est parce que la graisse viscérale enveloppe les organes, tels que le pancréas et le foie, et augmente votre risque de développer des problèmes de santé majeurs.
Mesurer votre rapport tour de taille sur taille peut donc donner une bonne indication du niveau de graisse viscérale que vous possédez.
L'IMC ne mesure pas la distribution de graisse dans le corps, et c'est sa principale imperfection (ce que l'IMA tente de corriger). La meilleure manière de l'expliquer est de penser à un excellent joueur de rugby bien musclé (qui a plus de muscle que de graisse dans son corps) et à un joueur de fléchettes grassouillet (qui a plus de graisse que de muscle dans son organisme).
Dans cet exemple, le joueur de rugby peut avoir le même IMC que le joueur de fléchettes grassouillet (nous n'avons rien contre les joueurs de fléchettes mais comme il faut bien donner une comparaison facile à comprendre...) !
Le paradoxe disparaît si le joueur de rugby utilise la méthode de la ficelle, il devrait alors avoir beaucoup moins de problème à joindre les deux bouts de la ficelle autour de son ventre que le joueur de fléchettes.
Pour le même volume dans le corps, la masse musculaire est supérieure à la masse graisseuse (on dit familièrement que le muscle est plus gros que la graisse) donc, l'IMC classe inévitablement les gens musclés ou athlétiques comme "gros" alors qu'ils ne le sont pas en réalité.
Voici un autre exemple. Un sprinter olympique pesant 90 kg peut avoir le même IMC (26) qu'un sportif du dimanche de la même taille (hauteur) et du même poids (90 kg).
Et un dernier exemple pour la route. Dans le film "Jumeaux" les 2 stars Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito ont tous les deux un IMC de 34, malgré des formes de corps très différentes.
On pourrait continuer longtemps avec des exemples, mais vous avez déjà compris. Dans ces genres de cas, la méthode de la ficelle se montre bien plus précise pour estimer la surcharge pondérale que la technique de l'IMC.
> Une technique validée par une enquête de la BBC en avril 2018
Lors d'une vague de mesures effectuées sur des milliers de personnes, par une équipe de professionnels de la santé dans le cadre d'une émission de la BBC nommée "La vérité sur l'obésité" diffusée en Angleterre en avril 2018, les experts ont observé que les personnes ayant un IMC "sain" peuvent aussi avoir des niveaux élevés de graisse viscérale.
En effet, 25% des personnes enquêtées ayant un IMC normal avaient échoué au test de la ficelle ! Elles auraient donc pu très facilement savoir qu'elles ne sont pas en si bonne santé qu'elles le croyaient, si elles avaient utilisé la technique de la ficelle à la place de l'IMC.
Ce documentaire de la BBC tentait de savoir pourquoi tant de personnes au Royaume-Uni sont obèses, et se demande si les habitudes alimentaires sont à blâmer. Une enquête a été réalisée sur 5 000 personnes, pour les besoins de l'émission.
Voici une présentation en vidéo de ce documentaire (en anglais) :
Cette enquête a révélé que les gens qui vivent près des restaurants avec vente à emporter sont 2 fois plus susceptibles d'être obèses. Le hic ? Il y a 58 000 restaurants avec vente à emporter rien qu'en Angleterre !
Sachez que pour vous débarrasser de la graisse viscérale, il faut souvent simplement faire de l'exercice régulièrement et manger sainement. Et pour vous alimenter correctement, il faut déjà commencer par éviter les plats à emporter, qui ne sont pas bons quand vous voulez perdre du poids car ils contiennent généralement 60% plus de calories que les repas cuisinés à la maison.
> Une étude de 2015 avait déjà recommandé le test de la ficelle
Une étude menée par l'Université Oxford Brookes (Angleterre), présentée au Congrès Européen sur l'Obésité à Prague en mai 2015, avait vérifié la santé de 2917 personnes âgées de 16 ans et plus. Les chercheurs avaient relevé que plus d'un tiers de ceux classés comme "normaux" par l'IMC auraient échoué au procédé de la ficelle.
Pour les auteurs de l'étude, la méthode de la ficelle est une mesure bien plus précise de la prise de "poids dangereux" que la technique de l'IMC (on considère que les kilos amassés au niveau du ventre sont plus dangereux que ceux localisés à d'autres endroits du corps).
Là aussi, les scientifiques avaient demandé aux participants de mesurer leur taille (hauteur) avec une ficelle, avant de la plier en deux et de vérifier qu'elle s'adapte confortablement autour de leur taille pour découvrir s'ils ont trop de graisse au niveau ventral.
Les chercheurs déplorent le fait que la plupart des médecins n'utilisent que l'IMC (qui mesure le poids par rapport à la taille) pour calculer si un patient est exposé au risque de maladie à cause d'une surcharge pondérale.
Les auteurs de l'étude critiquent l'IMC car ce calcul peut surestimer le danger couru par les personnes ayant des structures osseuses lourdes, ou une masse musculaire importante, tout en ne signalant pas le danger aux personnes en forme de pomme (qui portent des quantités dangereuses de graisse autour de leur abdomen).
La morphologie du corps est effectivement un facteur important à prendre en compte. Si vous avez un corps en forme de pomme (où la graisse s'accumule autour de votre ventre, pour vous donner des bouées), cela sera considéré comme plus dangereux qu'avoir un corps en forme de poire (où la graisse s'accumule autour des hanches et des cuisses).
Le corps en forme de pomme est plus courant chez les hommes. Avoir beaucoup de graisse abdominale est lié à toutes sortes de mauvaises nouvelles (risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de décès prématuré).
De nombreuses études menées un peu partout dans le monde ont également conclu qu'une personne présente un risque cardiovasculaire plus faible si elle garde son tour de taille inférieur à la moitié de sa taille.
Cette étude confirme non seulement les résultats des études antérieures sur la supériorité du test de la ficelle par rapport à l'IMC en tant que méthode de dépistage primaire du risque de mortalité et de morbidité, mais démontre également les implications potentiellement graves liées à la classification erronée par l'usage seul de l'IMC dans le dépistage des facteurs de risque cardiaques.
Vérifier que la proportion "tour de taille / taille" est inférieure à 0,5 ne peut pas être plus simple, rapide et précis : tout ce qui est nécessaire est un morceau de ficelle (même pas besoin d'un ruban à mesurer). C'est à cause de cette hyper-simplicité et du fait que le test ne prend que 10 secondes que les chercheurs ne comprennent pas pourquoi si peu de professionnels de la santé préfèrent l'IMC à la technique de la ficelle.
Pour eux, la technique du ficelage est nettement plus facile à utiliser pour le dépistage de grandes populations que l'IMC. Il suffit de ficeler au tour du ventre pour savoir si on doit vite modifier son mode de vie (en rééquilibrant son alimentation et en faisant davantage de sport entre autres).
La technique de la ficelle peut aussi faire économiser du temps et de l'argent dans les soins primaires en Europe, mais pour l'instant il y a une résistance des médecins à s'éloigner de l'IMC parce que c'est "la norme".
"Nous aimerions montrer que la méthode de la ficelle, utilisant le ratio tour de taille / taille, est non seulement supérieur à l'IMC dans le premier stade de dépistage des risques pour la santé que représente l'obésité ; mais aussi plus efficace dans la pratique, et peut être effectuée par du personnel avec un minimum de formation et de ressources.", déclare la docteure Margaret Ashwell, leader de l'équipe des chercheurs de cette étude.
Voici une vidéo qui montre les dangers liés à l'obésité morbide (avec les témoignages de personnes luttant ou ayant lutté contre cette maladie) :
> Une très longue enquête britannique conseille d'utiliser la méthode de la ficelle également
"Health and Lifestyle Survey" (en français : "Enquête sur la santé et le mode de vie") est une excellente enquête menée sur une période longue (elle a débuté en 1985 et est toujours en cours) au Royaume-Uni. À partir d'un échantillon représentatif et aléatoire de la population britannique, les chercheurs disposent de données sur plus de 7 000 personnes depuis 1985.
A partir de 2005 (soit 20 ans après le début de l'enquête), plus de 2 000 décès ont été enregistrés. Les chercheurs ont trouvé que le système de la ficelle (en utilisant le rapport tour de taille sur taille donc) était un prédicteur de la mortalité bien plus sensible que l'IMC, tant pour les hommes que pour les femmes.
Les maladies cardio-vasculaires et le diabète ne sont pas les seules préoccupations. Les personnes qui ont un tour de taille plus grand (que la moyenne conseillée) courent aussi un plus grand risque de dyslipidémie, d'hypertension et d'accident vasculaire cérébral.
Pour s'assurer que leurs conclusions sont valides pour tout le monde, les chercheurs ont examiné les données de plus de 26 études portant sur des hommes et des femmes appartenant à de nombreux groupes ethniques (y compris les caucasiens, les asiatiques du Sud, les afro-antillais et les hispaniques... et âgés de 18 à 100 ans). Les résultats ont été cohérents dans toutes les études.
L'âge était aussi pris en compte. Quand on utilise l'IMC, il existe une formule différente pour les gens de moins de 20 ans. Or avec la technique de la ficelle, le simplissime message "gardez votre tour de taille à moins de la moitié de votre taille" est valable même pour les enfants (car leur hauteur augmente avec l'âge).
> Une étude de 2014 recommande aussi la méthode de la ficelle
En 2014, des chercheurs de Cass Business School (Londres, Royaume-Uni) se sont penchés sur le risque supplémentaire de mort prématurée créé par un rapport tour de taille sur taille (RTTT) supérieur à 0,5 et, à titre d'exemple, ils ont utilisé les 2 acteurs principaux du film Jumeaux (Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito).
Les scientifiques ont constaté que, malgré un IMC quasi identique, Arnold Schwarzenegger (RTTT = 0,48) ne devrait pas perdre des années de vie, tandis que Danny DeVito (RTTT = 0,71) risquerait de perdre 5,8 ans.
C'est parce que Schwarzenegger a un IMC élevé dû à sa masse musculaire importante, tandis que DeVito a le même niveau d'IMC mais en raison d'une masse grasse prépondérante.
Généralement parlant, cette étude suggère qu'un homme mesurant 1m78 m devrait avoir un tour de taille pas plus grand que 89 cm pour rester en bonne santé. Si son tour de taille s'étend jusqu'à 107 cm, soit 60% de sa taille, il risquerait de perdre 1,7 année de vie, et si ce tour de taille atteignait 142 cm, l'homme pourrait décéder 20,2 années plus tôt.
Autre exemple, une femme de 30 ans et mesurant 1,62 mètre risque de mourir 1,4 année plus tôt si elle laissait son tour de taille augmenter de 50% de sa taille (81 cm) à 60% de sa taille (97 centimètres). Si son tour de taille atteignait 130 cm, elle pourrait décéder 10,6 années plus tôt.
> L'avis de RegimesMaigrir.com
Aucune calculatrice n'est requise pour ce bilan de santé de dix secondes, contrairement à l'IMC. De plus, cette méthode de la ficelle permet de remédier aux défauts de l'IMC (qui n'est pas applicable sur tout le monde). Rapide, simple et précise, c'est une technique que nous approuvons totalement.
Il existe maintenant beaucoup de preuves accablantes que la technique de la ficelle est meilleure que l'IMC, et nous pensons que les gouvernements devraient mettre davantage l'accent sur le rapport tour de taille sur taille en tant qu'outil de dépistage.
Les professionnels de la santé ont tendance à se limiter à l'IMC et, dans une moindre mesure, au tour de taille. Or en mettant l'accent sur le rapport tour de taille sur taille (donc en utilisant le test de la ficelle), plus utile globalement que d'utiliser le tour de taille seul, les professionnels de la santé pourront identifier ceux qui souffrent d'obésité centrale beaucoup plus aisément.
N'attendez plus pour agir si vous avez essuyé un échec au test de la ficelle, chassez ces kilos de graisse superflue au ventre dès aujourd'hui ! Sachez que perdre seulement 5% de la masse grasse du corps peut déjà réduire la graisse viscérale de façon spectaculaire.
Remarque : aucun de ces tests ne doit remplacer les examens standard ou les conseils donnés par un médecin. Il suffit de considérer le test de la ficelle comme un outil supplémentaire pour voir si vous avez trop de graisse viscérale.
Trouvez-vous la méthode de la ficelle plus simple et précise que celle de l'IMC ? Comptez-vous faire ce test pour savoir si vous avez un ventre trop gras (et risquez d'être en surpoids ou obèse) après avoir lu notre article ? Si vous avez aimé cet article, merci de le recommander sur Facebook, de le tweeter, de lui donner un vote +1 sur Google Plus.
A propos de l'auteur : Sandra Maribaux Directrice de la publication et rédactrice
Titulaire d'un MBA, Sandra Maribaux est passionnée de nutrition, diététique et fitness. Depuis 2005, elle a lu plus de 3000 ouvrages spécialisés et études scientifiques en rapport avec ces domaines. Elle rédige des articles dans ces thématiques pour RegimesMaigrir.com et d'autres sites depuis 2007. Elle a publié plus de 2000 articles, couvrant une grande variété de sujets relatifs à l'alimentation saine, à l'amincissement, à la pratique sportive.
Cet article est basé sur des preuves scientifiques, écrit par des experts et vérifié par des spécialistes.
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