L'idée que les gens puissent être en surpoids et malgré tout rester en bonne santé a commencé à gagner crédit depuis quelques années, attisée par la publication d'un certain nombre d'études montrant que les hommes et les femmes qui étaient en surpoids (de quelques kilogrammes) mais qui étaient
physiquement actifs avaient moins de risque de développer une maladie cardiaque que les gens qui étaient de poids normal mais sédentaires.
Certains scientifiques et médecins avaient commencé à supposer que les gens en bonne santé qui portent quelques kilos en trop n'ont pas nécessairement besoin de s'inquiéter et d'envisager de perdre du poids. Selon ces experts, si une personne en surpoids ou obèse a une tension artérielle normale,
si son taux de cholestérol et son taux de sucre sanguin sont normaux et si son état de santé général est jugé bon par un médecin, elle n'est pas obligée de perdre du poids à tout prix.
> Vous pourriez présenter un excès de poids et ne pas être en mauvaise santé pour autant, mais cela dépend de l'endroit du corps où vous avez cet excès
Deux études récentes suggèrent cette conclusion. Elles ont ainsi trouvé que chez les personnes de poids standard et chez celles en surpoids,
les personnes qui ont de la graisse surtout au ventre ont plus de risque de souffrir d'une maladie cardiaque et du diabète que celles qui ont de la graisse surtout au niveau des cuisses et des fesses. En revanche, pour les personnes obèses, l'accumulation de graisse dans le foie représente le plus de risque.
Toutes les graisses en excès ne sont pas créées égales. Ainsi, une étude allemande a divisé 314 personnes en 4 groupes : poids standard, surpoids, obèse mais sensible à l'insuline, obèse avec résistance à l'insuline. Ses chercheurs ont trouvé que pas tous les patients obèses avaient les mêmes profils santé. Certains avaient des artères obstrués (ce qui est un facteur de risque de crise cardiaque)
et étaient résistants à l'insuline (un signe précurseur au diabète car le corps perd sa sensibilité à l'hormone de régulation du sucre sanguin).
Mais environ 25% des personnes obèses étudiées avaient des artères dégagés et aucune résistance à l'insuline. Ces personnes n'étaient pas différentes des personnes de poids standard sur ces critères de santé.
Personne ne peut dire qu'avoir des kilos en trop est bon pour la santé.
Mais cette étude montre qu'être en surpoids est pire pour la santé chez certaines personnes que chez d'autres.
> Qu'en est-il des hommes ? Est-ce que les hommes peuvent souffrir d'une surcharge pondérale tout en gardant une bonne constitution ?
Mais certaines études récentes critiquent ces points de vue qui feraient croire aux gens que le surpoids ou l'obésité n'est pas grave pour la santé. Une étude suédoise a examiné des fichiers médicaux sur les 30 dernières années de plus de 1 700 hommes quarantenaires.
Ces 1 700 hommes étaient mesurés et testés lorsqu'ils atteignaient l'âge de 50 ans, puis régulièrement pendant les 30 années suivantes.
Ils étaient classés en plusieurs groupes selon leur Indice de Masse Corporelle (IMC) et leur profil métabolique, un bon repère de la santé physique et de l'état de forme.
Une partie de ces hommes avaient un poids standard, une autre partie était en surpoids (leur IMC était égal ou supérieur à 25), une dernière partie était obèse (leur IMC était égal ou supérieur à 30). Dans chacun de ces groupes, certains hommes avaient un profil métabolique normal, tandis que d'autres étaient affaiblis par une variété de maladies connues globalement sous le nom de syndrome métabolique.
Un diagnostic du syndrome métabolique signifie que vous souffrez d'au moins 3 des problèmes de santé suivants :
détérioration de la capacité à gérer l'hypertension, la glycémie,
taux élevé de lipides dans le sang, faible taux de cholestérol HDL (le bon cholestérol), tour de taille élevé.
Sans aucune surprise, les chercheurs suédois ont trouvé qu'être en surpoids ou obèse et souffrir du syndrome métabolique était très mauvais pour la santé. Le groupe des hommes en surcharge pondérale avaient 74% plus de risque de développer une maladie cardio-vasculaire lorsqu'ils atteignent l'âge de 80 ans.
Les hommes obèses qui ont un syndrome métabolique avaient 155% plus de risque.
Même les hommes de poids standard mais qui avaient le syndrome métabolique encouraient des dangers. Les hommes du groupe de poids standard qui avaient
un taux de cholestérol et une pression artérielle élevés avaient 63% plus de risque de développer une maladie cardiaque que les hommes de poids standard qui n'avaient pas de syndrome métabolique. En d'autres termes, vous devez chercher surtout à éviter le syndrome métabolique, même si vous êtes mince.
L'étude a également trouvé qu'être en surcharge pondérale sans avoir de syndrome métabolique vous expose à plus de risques de souffrir d'une maladie cardiaque que si vous aviez un syndrome métabolique sans être en surpoids.
Les hommes qui étaient en surpoids (sans être obèses) mais qui avaient une bonne tension artérielle, des relevés de cholestérol normaux,
un taux de sucre sanguin sain, etc. avaient malgré tout 52% plus de risque de développer une maladie cardiaque pendant les 30 années suivantes que les hommes qui avaient un poids normal et un profil métabolique similaire. Ce risque s'élevait à 95% chez les hommes obèses qui n'avaient pas de syndrome métabolique.
Les chercheurs n'avaient pas fait un compte-rendu des niveaux d'activité ou de pratique d'exercices physiques chez les 1 700 hommes analysés. Mais ils avaient constaté que globalement, les hommes qui étaient plus actifs avaient des profils métaboliques plus sains et vice versa.
Les conclusions de l'étude précisent qu'être en surpoids et avoir une bonne circulation sanguine vous exposent à moins de risque de maladie cardiaque que quelqu'un qui est maigre mais qui a de mauvais paramètres métaboliques. Les kilogrammes superflus vous exposent malgré tout à 50% de risque en plus de développer une maladie du cœur.
Des études plus anciennes avaient avancé l'existence d'un sous-groupe de personnes en surcharge pondérale mais qui étaient métaboliquement en bonne santé et qui n'avaient pas de risque augmenté de développer une maladie cardio-vasculaire. Mais si vous observez ce sous-groupe sur une longue période,
vous verrez qu'il n'existe pas de personne en surpoids tout en étant en bonne santé métaboliquement.
> Qu'en est-il des femmes ? Les femmes peuvent-elles à la fois avoir des kilos superflus et garder la santé ?
Une autre étude réalisée en 2008 a trouvé des résultats relativement similaires chez les femmes. Toutefois, cette étude a analysé les niveaux d'activité physique, et non les profils métaboliques, pour évaluer la santé et l'état de forme.
Cette étude analysait les données de plus de 40 000 femmes. Ses auteurs avaient trouvé que les femmes qui avaient un IMC plus élevé, même si elles étaient actives, avaient un
risque plus élevé de souffrir d'une maladie du cœur que les femmes qui avaient un IMC standard et qui pratiquaient le même niveau d'activité.
Être en forme, pour les milliers de femmes analysées par cette étude, diminuait mais ne minimisaient pas totalement les problèmes de santé liés au fait d'être en surpoids.
> Qu'en est-il des sportifs professionnels ? Certains sportifs sont en surcharge pondérale, mais puisqu'ils font beaucoup de sport, pouvons-nous considérer qu'ils ont une bonne santé ?
Il y a des sportifs comme les joueurs de football américain, surtout les joueurs "linemen" (souvent costauds et ayant des kilos en trop), qui semblent pouvoir démontrer que les sportifs professionnels peuvent être en surpoids et en bonne santé.
Mais une étude américaine de 2009 a analysé ces joueurs "linemen", et ses chercheurs ont trouvé que ces athlètes en surpoids avaient plus souvent le syndrome métabolique que des joueurs de baseball moins corpulents (qui avaient moins de kilos superflus).
> Que faut-il en conclure ?
Pourquoi la taille et la composition du corps d'une personne affecterait son risque de souffrir des maladies cardiaques et des problèmes métaboliques, même si leur corps est apparemment en bonne santé, reste une question controversée.
Certains chercheurs, y compris ceux qui avaient dirigé l'étude sur plus de 40 000 femmes, disent que la graisse est un tissu doté de propriétés malsaines. La graisse peut libérer des molécules inflammatoires, qui augmentent le risque de diabète et de maladies cardiaques.
La graisse peut également interférer avec les fonctions musculaires selon diverses études.
Les questions d'état de forme ou de graisse possèdent des niveaux de complexité très élevés. Être physiquement active
affecte probablement la manière dont les cellules graisseuses fontionnent dans le corps d'une personne en surpoids ou obèse. L'âge joue également un rôle, tout comme la génétique.
La catégorisation de l'obésité en utilisant l'IMC reste une schématisation approximative. Les experts sont plutôt d'accords pour dire qu'être en surpoids ne signifie pas obligatoirement être en mauvaise santé. En revanche, ils sont d'accords également pour dire qu'être en surcharge pondérale, même si vous avez un excellent taux de cholestérol ou si vous faites régulièrement de l'exercice,
augmente votre risque de maladie cardiaque, et vous devriez alors essayer de perdre ces kilos en trop.
Mais cela ne veut pas obligatoirement dire que si vous êtes mince vous n'avez pas de risque cardiométabolique, ou que si vous êtes obèse vous avez une mauvaise santé. Si vous êtes obèse, il existe des choses que vous pouvez faire pour être en bonne santé.
> Comment pouvez-vous savoir si vous êtes exposés aux risques ?
Avez-vous un corps de la forme d'une pomme ou plutôt d'une poire ? Plusieurs études suggèrent que l'excès de poids autour de votre bide est plus dangereux qu'autour de vos cuisses ou hanches.
La graisse du ventre rembourre les organes et peut augmenter votre risque de diabète comparée à la graisse présente sur d'autres endroits du corps.
Quel est votre âge et ethnie ? Des études ont montré que les probabilités de vous trouver dans une catégorie à haut risque augmentent avec l'âge, peu importe la taille du corps. Et chez les personnes obèses, les personnes d'origine africaine ont moins de risque d'avoir des facteurs de risques métaboliques que les personnes d'origine caucasienne (du même âge et de la même taille corporelle).
Vérifiez votre style de vie. Les personnes qui ne fument pas et qui font de l'exercice, même si elles sont obèses, ont une probabilité plus faible de se trouver dans la catégorie à haut risque.
Fumer semble encourager la graisse à se rassembler dans la zone du ventre. Faire de l'exercice vous protège, peu importe la taille du corps.
Visitez votre médecin. La plupart des médecins vérifieront votre IMC ainsi que votre tour de taille. Certains chercheront à savoir si vous avez beaucoup d'enzymes dans le foie (signe du bon fonctionnement du foie). Les tests standards de l'hypertension, du taux de lipides sanguins, le taux de sucre sanguin, etc.
aideront à déterminer si vous êtes exposés aux risques de maladies cardiaques et du diabète, peu importe votre poids.
Si les tests suggèrent que vous êtes exposés aux risques évoqués,
la principale chose à faire est de perdre du poids tout en faisant de l'exercice. Même si vous ne perdez pas de poids, continuez à faire de l'exercice. Si vous êtes physiquement actifs, vous serez en meilleure santé que si vous ne faites aucun exercice, même si votre poids ne varie pas.
Pensez-vous qu'on peut être en surpoids tout en étant en bonne santé ? Si vous avez aimé cet article, merci de le recommander sur Facebook, de le tweeter, de lui donner un vote +1 sur Google Plus.
A propos de l'auteur : Sandra Maribaux
Directrice de la publication et rédactrice
Titulaire d'un MBA, Sandra Maribaux est passionnée de nutrition, diététique et fitness. Depuis 2005, elle a lu plus de 3000 ouvrages spécialisés et études scientifiques en rapport avec ces domaines. Elle rédige des articles dans ces thématiques pour RegimesMaigrir.com et d'autres sites depuis 2007. Elle a publié plus de 2000 articles, couvrant une grande variété de sujets relatifs à l'alimentation saine, à l'amincissement, à la pratique sportive.